YANNICK PIROT - PHOTOGRAPHE |
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La
Société Française de Vierzon était
une usine de sept hectares en plein centre ville, fabricant
du matériel agricole. Elle fit de cette ville la
capitale du machinisme agricole et fut rachetée par
l’américain Case dans les années 1960
qui ferma ses portes en 1995, privant près de 250
employés de leur travail (ils étaient plus
de 1700 en 1957).
Depuis 150 ans, les savoir-faire s’étaient transmis, quelquefois au sein d’une même famille, certains y étaient entrés comme apprentis et en étaient sortis cadres. Ces hommes et ces femmes s’étaient adaptés aux exigences de leurs directions successives (augmentation de la production, réduction de ses coûts, rationalisation du temps de travail, flux tendus…) souvent au détriment de leur santé. Dépossédé
de ces hommes et de leurs outils de travail, ce site mythique
devenait une friche industrielle. Tout un symbole de la
vie et de l’identité vierzonnaise disparaissait.
De part son architecture et sa situation géographique,
il incarnait une tradition ouvrière, une fierté
et un espoir pour beaucoup.
L’élévation
de ce site au rang de patrimoine par les pouvoirs publics
est bien un signe de mutation de notre société
qui, tentant d’amortir les effets dévastateurs
et déstabilisants en termes humains de cette mondialisation,
s’appuie sur ce passé industriel (devenant
alors glorieux) et mise sur le tourisme et le loisir. Sa
transformation en un cinéma peut permettre aux vierzonnais
de se le réapproprier, en espérant qu’il
ne soit pas réduit à un lieu de consommation
mais devienne un lieu de réflexion, d’échange
et de partage où l’avenir peut se (re)construire
où se (ré)inventer…
Sujet réalisé en 2005 - 2006
VISITE GALERIE LES VIES DE LA FRANÇAISE - LE PASSÉ INDUSTRIEL + 19
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© Yannick Pirot |