YANNICK PIROT    -    PHOTOGRAPHE
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Texte écrit par Dominique Delajot pour l'exposition à l'Abbaye de Noirlac (Centre Culturel de Rencontre) du 22 juillet eu 18 septembre 2022


Ceinte de prés clos, l’abbaye de Noirlac est indissociable de son bocage.  L’accord du minéral et du végétal perdure ici depuis des siècles. Portée par un silence accompagné de musiques ou de murmures, de chants et de pépiements d’oiseaux, de stridulations d’insectes du jardin en mouvement, la lumière s’harmonise en accord avec les éléments.
 
Dès l’aurore, filtrée, tamisée par les feuilles, par les herbes bercées par l’air et apprivoisée par l’architecture, cette lumière entre aussi en intérieur sous les voûtes et les colonnes. Dans la pénombre même, elle révèle, elle s’insinue dans les interstices, elle perdure.

La clarté, dans tous ses états, porte aussi les ombres, les clairs-obscurs, elle se fait parfois discrète, parfois vive ou pâle, c’est ainsi. Elle accompagnait la clôture monastique et elle est encore là, autrement, mais toujours là.

Les vitraux de l’abbatiale et du réfectoire unissent la belle écriture formée de l’éphémère du dehors, accompagné par les vieux arbres des bouchures, et du séculaire du dedans. La présence discrète de l’activité pastorale, la force végétale transparaissent dans la prégnance de l’histoire au cœur des pierres. Ces pleins et ces déliés empreintent le regard.  Les flous en flot sont des échos qui se répondent.

Par sa symétrie, le plomb des verrières impressionne la rétine, comme le font les plus fortes flammes.
En enchâssant géométriquement le verre incolore des fenêtres et des rosaces, il capte le regard et fait le lien.

Les rites et les rythmes ont toujours cheminé ensemble de saison en saison.  Le temps fait son modelage,
le sacré s’impose différemment.



© Yannick Pirot